Alors que les représentant•es des personnels (FSU, UNSA, Sud, SGEN) et des parents d’élèves (FCPE), conscients de la dangereuse dérive qu’ils représentent, ont massivement voté contre la mise en œuvre des groupes de niveau au collège à la rentrée prochaine, les élus locaux, représentant•es des maires du 04 et du Conseil Départemental, se sont unanimement prononcés pour leur instauration lors du Conseil Départemental de l’Éducation Nationale (CDEN) le 21 mars 2024 : une trahison des électeurs et des principes républicains.

De nombreux politiques, qui n’ont souvent jamais réfléchi à l’éducation, à ses finalités, à ses méthodes, piochent souvent leurs idées dans les fonds de tiroirs de la pensée réactionnaire. Les envolées de Tonton Jules à la fin d’un repas bien arrosé leur tiennent lieu de ligne politique.

Il en est ainsi du « Choc des savoirs » de Gabriel Attal, dont toutes les mesures ont été allègrement recopiées dans les programmes du Rassemblement National et de Reconquête.
En 2017 déjà, puis en 2022 (quoiqu’avec beaucoup moins de conviction), des millions d’électeur•ices ont la mort dans l’âme voté pour empêcher l’Extrême-Droite d’arriver au pouvoir. Ce n’était pas pour voir son programme appliqué à l’Éducation Nationale.

De cela, les loyaux représentants de l’État dans le département, l’Inspecteur d’Académie et le Préfet, n’ont cure. On ordonne, ils appliquent. S’ils peuvent encore s‘y regarder, on laisse à leur miroir le soin de leur dévoiler l’image qu’ils renvoient.

Mais les élu•es ? Ils n’appartiennent ni au parti présidentiel ni au Rassemblement National, et le vote sur l’instauration des groupes de niveau au collège en septembre 2024 est surtout symbolique : le CDEN des Alpes de Haute-Provence ne va pas changer la loi.
C’est donc en conscience qu’ils ont choisi d’apporter leur soutien au tri des élèves dès la sixième.

Quel naufrage d’un personnel politique qui non content d’avoir ouvert les bras à l’Extrême-Droite dans « l’arc républicain » se vautre désormais avec délice dans la fange de ses idées nauséabondes.

Les élus locaux ont une regrettable tendance à déserter le CDEN ces dernières années. Leurs siègent sont souvent vides. C’est bien dommage, car certain•es auraient sans doute un avis différent de celui qui a été exprimé par leurs représentant•es le 21 mars.

Nous invitons tous•tes les citoyen•nes à demander des comptes à leurs élu•es et l’ensemble des élus locaux à s’intéresser à ce que votent leurs représentant•es au CDEN. S’ils trahissent la promesse républicaine d’une école égalitaire et ambitieuse pour tous•tes, ils doivent s’en expliquer.

Groupes de niveau : le vote de la honte des élus locaux au CDEN

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